JAMES BOND racheté par Amazon MGM Studios ? La belle (non) affaire…

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Je croyais qu’ils l’avaient déjà, à vrai dire

À quoi bon racheter la MGM sans avoir accès au fleuron du catalogue ? Autant on peut comprendre que les licences Star Wars ou Marvel aient valu quatre milliards chacuns, autant MGM, sans James Bond…

Non, il aura fallu qu’Amazon aligne un autre milliard pour récupérer… quoi exactement ?

Une des franchises les plus marquantes du cinéma pendant 60 ans

On ne va pas refaire l’historique, que nous connaissons tous. James Bond est devenu un véritable mythe cinématographique, et SURTOUT un mythe cinématographique. Sérieusement, vous les avez lu, vous, les romans de Ian Fleming ? Moi je les ai lus, et ils rentrent pour moi dans la catégorie « ouais, bof ».

Pour une fois j’étais très heureux de voir le personnage cinématographique s’éloigner de sa source originelle. Les films se sont rapidement orientés vers le grand spectacle, loin des débuts « espionnage » purs de « Docteur No » et « Bon Baiser de Russie » (même si tout le monde court après la brutalité de la scène du train de « Bon Baisers »…).

Mais alors c’est quoi James Bond pour toi ?

C’est « Goldfinger » !

C’est aussi le point où le futur Sean Connery se désintéresse du personnage, très probablement, car il commence à jouer un archétype plus comique que brutal.

Dès la première scène où Bond enlève son costume de plongée pour révéler un smoking impeccable, le ton de Bond est trouvé : ce sera du grand n’importe quoi, mais ce sera grandiose. Tout au long du métrage, Bond ne comprendra même pas le scénario de son propre film !

Le premier grand Bond ?

 

Le méchant très méchant, le second couteau pittoresque, les gadgets, l’humour, le plan débile du grand vilain, Bond qui séduit à tour de bras, même quand la protagoniste est plus portée sur les femmes, avec un nom… comment dire… bien choisi ?

Quand Bond devient une inspiration…

Dès lors James Bond devient… une formule. La première série télévisée au cinéma. Un archétype.

Des paysages exotiques, des jolies filles, des décors naturels grandiose, des décors en studio grandioses, des cascades impossibles, et bien filmées, une photographie soignée, des gadgets, avec ce qui deviendra un incontournable, la visite dans les laboratoires de Q, des personnages récurrents savoureux (qui a fait mieux dans le rôle de Moneypenny que Lois Maxwell ?? J’avoue que John Cleese était un concurrent sérieux pour Desmond Llewellyn, mais il n’a pas eu le temps de s’installer dans le rôle).

Quoi, vous ne croyez sérieusement pas que Steven Spielberg et James Cameron avaient été inspirés par le minimalisme de Bons Baisers de Russie ? Vous avez vu « Les Aventuriers de l’Arche Perdue » ? Vous avez vu « True Lies » ?

Peut-être la plus belle cascade dans un des pires Bond !

 

Dèjà l’ère Brosnan sentait le sapin…

Après l’incident de parcours « Dalton » (Lazenby n’a jamais été digne du rôle), on avait accueilli avec espoir l’arrivée, dejà retardée, de Pierce Brosnan dans le rôle de Bond. Remington Steele l’avait auparavant empêché d’être engagé, mais n’était-il déjà pas trop tard ?

Le dernier Bond ?

Et ne vous méprenez pas, au passage, j’avais beaucoup aimé Timothy Dalton dans le rôle. Simplement le box-office de « Permis de Tuer » n’a pas suivi. Pourquoi ? Parce qu’on essayait déjà de faire de James Bond ce qu’il n’était pas…

Beaucoup regardent « Goldeneye » comme le meilleur Bond de Pierce Brosnan, et je dirais que, en dépit de la musique HORRIBLE d’Eric Serra, je suis d’accord avec eux. Car voyez-vous, c’est quelque part le dernier « James Bond »… Car on lui permettra, pour la dernière fois, d’être…

LE CHEVALIER SERVANT

« Men want to be him, women want to be with him »… « Les hommes veulent être comme lui, les femmes veulent être avec lui ».

Voilà qui résume parfaitement ce qu’était devenu le personnage, un archétype de la classe absolue, un séducteur invétéré mais toujours respectueux, un sauveur de toutes les femmes, de la Reine d’Angleterre à ses conquêtes de jour (jusqu’à 4 par film dans « Dangereusement Vôtre » avec un Roger Moore presque grabataire !). Un fantasme de héros d’espionnage, une pure création cinématographique.

James Bond était le héros « pulp » par excellence. On ne savait rien de lui (la fiancée du Bond du Sean Connery des débuts a très vite disparu), tout ce qu’on sait, c’est ce qu’il montre à travers ses actions, à savoir une loyauté et une détermination sans faille, sans se priver des plaisirs de la vie. Oui, ses « conquêtes » ne reparaissaient  pas dans le film suivant, mais dans le film en cours, elles avaient toute son attention.

À partir du second Brosnan, c’est fini. Déjà que dans « Goldeneye », M, jouée par Judi Dench, ne se privait pas de l’appeler un « dinosaure ». « Goldeneye » sera le dernier film où il sera autorisé à jouer les chevaliers servants, et déjà dans ce film, se profilait l’archétype des femmes à suivre dans les films suivants, en la personne de Xenia Onatopp, une femme qui n’a pas besoin d’un homme.

À partir de « Demain ne meurt jamais », Bond est maintenant entouré de femmes qui n’ont pas besoin de lui, qui sont autosuffisantes (bon, jusqu’à ce que le scénario fasse quand même intervenir Bond à un moment donné, parce que faut pas déconner non plus…). Pire, c’est le premier film où l’espion et sa compagne n’échangeront pas un baiser.

Mais le pire restait à venir…

Un gorille en costume reste un gorille…

CRAIG

Commençons par faire exploser, façon puzzle, le postulat que le personnage est plus proche de ce qu’avait en tête Ian Fleming, voici l’acteur que voulait Ian Fleming pour incarner Bond :

L’immense David Niven, dans la parodie « Casino Royale »

 

Bref, voici que débarque Daniel Craig, un acteur avec autant de classe qu’un Bulldozer, censé ramener du « sérieux » dans la franchise. On y voit un Bond « Terminator » qui défonce des parois en fonçant dessus, qui tue sans discontinuer, et qui esquisse un sourire sadique quand son ennemi explose.

Pire, James Bond y tombe amoureux !!! On avait déjà un épisode comparable avec Pierce Brosnan dans « Demain ne Meurt Jamais » avec le personnage de Teri Hatcher, mais cette péripétie avait au moins eu le mérite d’être brève.

« Casino Royale » est la première fois où, non seulement la « formule » n’est pas respectée, mais aussi celle où la franchise James Bond commence à suivre les modes au lieu de les créer.

Le personnage « suave » des précédents opus a disparu, ne reste que l’âpreté que l’on associe plus de nos jours à deux héros qui ont « emprunté » les initiales du héros, Jason Bourne et Jack Bauer.

Bond rentre dans le rang, il n’est plus spécial. Le montage épileptique de « Quantum of Solace » doit tout à Jason Bourne. J’avoue m’être arrêté là dans le jeu de massacre, mais ce que j’en ai lu ne fait que confirmer que mon Bond est mort, désormais plus intéressé par la violence, seule échapatoire désormais, car les conquêtes féminines lui sont désormais interdites.

les épisodes se suivent, sont désormais liés entre eux, au contraite des précédents. Tout le monde fait ça, non ?

Bond était amoureux, son amour est mort, il se venge, et retrouve son frère caché, qui est forcément son pire ennemi, à savoir Ernst Stavro Blofeld ??? Sérieusement ? On visite le manoir de ses ancêtres ? Mais qui s’en soucie de ces ancêtres ? James Bond, version cinéma, n’est pas un PERSONNAGE, c’est un ARCHÉTYPE, un fantasme ambulant, masculin ET féminin !!

Amazon a acheté quoi, finalement ?

Pour moi, Amazon a racheté ce qui est désormais une coquille vide.

La franchise James Bond était spéciale dans les années 70-80. On s’habillait bien pour aller au cinéma, pour voir l’événement James Bond de l’année !

Aujourd’hui, les cascades impossibles, les gimmicks de la série sont bien plus représentés dans les Mission : Impossible de Tom Cruise, voir les films Fast & Furious ! La franchise Bond a perdu tout ce qui faisait son originalité, et oui, ses limites créatives, à savoir sa formule, celle qui a permis à la série de perdurer dans le temps, en s’adaptant aux modes certes, mais en gardant malgré tout son identité, unicité qu’elle a désormais perdu.

Alors, et pour la suite ?

Moi, vous l’aurez compris, j’ai déjà laissé tomber, depuis lonstemps. Le denier Bond pour moi, bien qu’imparfait, restera « Meurs un Autre Jour » (2002), l’ultime représentant de ce qu’a représenté Bond durant des années.

Bond n’a plus rien de spécial, ou d’unique. L’entreprise Amazon MGM va-t-elle capitaliser sur l’héritage de la série ou bien essayer de réinventer la roue ? James Bond est LE personnage de la franchise, et cette structure ne se prête guère aux univers partagés. Qui vivra verra, mais pour l’instant cela me semble un milliard fort mal dépensé.

Mais je ne demande qu’à être pris en défaut, et peut-être trouverai-je le futur projet d’Amazon MGM Studios absolument génial !

 

Et pour vous, qu’a représenté la série « James Bond », et que pensez-vous de cette acquisition par Amazon MGM Studios ? Dites-le moi en commentaire !


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