RETOUR AU NORMANDY, une super bande dessinée !!

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C’est quoi Retour au Normandy ?

Déjà, c’est une bande dessinée consacrée avant tout à un bâtiment ! Il doit bien exister des précédents dans la matière. J’ai peine à croire que ça n’ait pas été fait pour la Tour Eiffel par exemple, mais je n’en ai jamais lu.

Alors pourquoi lire cette bande dessinée-là ?

Eh bien tout simplement par qu’un beau jour l’auteur Matthieu Teulé m’a contacté sur Twitter. Il cherchait à promouvoir sa nouvelle bande dessinée de super-héros, « Héritage », qui était alors en financement participatif. Je l’avais tout naturellement dirigé vers la Taverne de Lug, à laquelle je participais alors de temps en temps. C’est fini aujourd’hui, pour des raisons sur lesquelles je ne m’étendrai pas.

Et non seulement j’ai participé à la campagne de financement, j’ai également adoré le résultat ! Alors certes, c’est une mise en bouche, mais qui était sacrément bien orchestrée, et qui affichait d’emblée une certaine originalité pleine de promesses. En gros, vivement la suite… Achetez Héritage, son auteur en a encore quelques-uns en stock !

HÉRITAGE numéro 1 ! GÉNIAL, et que l’attente va être longue pour la suite ! – Norman T. Ray – Chez Sister Love (norman-t-ray-chez-sister-love.com)

Mais assez parlé de « Héritage »…

Non, je déconne, on ne parle jamais assez de « Héritage » !

Mais oui, parlons donc de son projet suivant, le fameux « Retour au Normandy » !

Retour au Normandy

Déjà, première remarque, la couverture de Josemaria Casanovas, superbe, m’a fait irrésistiblement penser à Street Fighter ! Pas vous ? On dirait M. Bison en haut. Le dessin offre un magnifique contraste entre les tons chauds et froids, une franche réussite ! Elle donne en revanche peu d’indication en ce qui concerne le contenu.

Un projet de coeur !

Le projet est à l’origine conçu par Jessy Spahija, qui a un intérêt tout particulier dans la réfection du bâtiment historique au coeur de l’histoire, le Normandy, qui se situe au Havre. Inauguré en 1934, il a donc 90 ans d’histoire. C’est un incroyable bâtiment de style « art déco » qui a servi de salle de spectacle, jusqu’à ce que les normes de sécurité de plus en plus draconniennes n’entrainent sa fermeture.

La famille de Jessy s’est porté acquéreuse du bâtiment, et si malheureusement le père de famille n’a pu mener le projet de réfection pour des raisons de santé, ce sont ses descendants qui s’occupent dorénavant avec passion de la réfection. Et les sommes récoltées par la vente de la bande dessinée vont directement dans cette rénovation.

90 ans d’Histoire, avec un grand H !

Jessy Spahija n’arrivant pas à tirer de l’histoire du Normandy un scénario cohérent, il fait appel à Matthieu Teulé pour structurer un récit, et quel récit Matthieu a construit, tout bonnement passionnant !

Et le moins que l’on peut dire de Matthieu, c’est qu’il ne cache pas ses références, il les étale au contraire au grand jour !

Le récit suit les mésaventures de trois personnages, deux frères et une soeur, qui se retrouvent téléportés, via un ticket magique, dans différentes époques liées au passé du Normandy et du Havre, et, tenez-vous bien…

À chaque époque son artiste !

C’est, à mon sens, un véritable trait de génie. Car non seulement le changement d’artiste, et de style, est pleinement justifié par le récit, il a sans doute parmis à la bande dessinée de se faire assez rapidement, puisque chaque artiste travaillait en parallèle ? C’est du moins ce que j’assume…

Et parmi les artistes sélectionnés, des artistes « locaux », originaires du Havre, mais aussi autant des aspirants artistes que des auteurs chevronnés. Et, pour les plus connus, Charlie Adlard, le dessinateur, ni plus ni moins, que de « The Walking Dead », et Trevor Hairsine, dessinateur anglais de qui a notamment oeuvré sur des comics Marvel. J’avoue, à ma grande honte, ne pas connaître son oeuvre, j’avais arrêté de lire des comics bien avant qu’il n’y dessine, mais ce que j’en ai vu sur le net était assez époustouflant…

Et ce sera le seul et unique reproche que je ferai à l’objet « livre » « Retour au Normandy », ne pas indiquer à quelles pages tel artiste oeuvre, on a seulement l’indication des époques, et oui, je suis une feignasse :)…

Aucun artiste, au passage, ne démérite ou ne fait tâche, que leur style fasse plus comics, manga ou franco-belge, et c’est aussi une des grandes forces du livre, d’une qualité irréprochable.

Et ces références assumées, alors ?

Oh bravo, j’ai failli oublier… Car « Code Quantum » bien évidemment, car au cours des sauts temporels, les adolescents s’incarnent dans des corps existants. « Last Action Hero », car le vecteur des sauts temporels est un ticket magique. On trouve aussi des références à « Retour vers le Futur » et « Terminator ». Que du bien, que du bon, et surtout un tout qui est plus que la somme de ses parties. On n’est pas là sur une simple copie ou du plagiat.

Car tout cela est lié…

Aux références historiques !

« Retour au Normandy » devrait être enseigné dans les écoles.

Le récit de la bande dessinée est en effet intrinsèquement lié aux 90 ans d’histoire du Normandy, et à fortiori à l’Histoire de France.

La Seconde Guerre Mondiale, et son impact incroyablement tragique sur la région havraise, est exploré, et non, les Alliés n’en sortent pas forcément grandis. La guerre est une tragédie, sur plus d’un niveau, et c’est cette honnêteté sur les horreurs de la guerre, causée par les deux camps, qui fait des ces moments clés des éléments importants, car nuancés.

Tout ceci passera peut-être au-dessus de la tête du lecteur, emporté par cette folle course-poursuite entre les héros et un soldat allemand qui leur vole leur ticket.

Tout l’aspect historique est encore plus développé dans la partie rédactionnelle qui se trouve après la bande dessinée, et qui bénéficie d’une iconographie assez riche. Goscinny aurait été fier. 🙂

Et, au chapitre des références historiques, on a ici quelques artistes musicaux qui ont été liés à l’histoire du Normandy. Ce n’est pas dans toutes les bandes dessinées qu’on peut voir Lenny Kilmister, le chanteur de Motorhead, frapper un Nazi d’époque ! J’espère que les auteurs ne m’en voudront pas de spoiler ce passage :

Lenny Kilmister vs le nazi !
Motorhead vs le Nazi !!

 

Si ce n’est pas fabuleux, ça, je ne sais pas ce qui peut l’être !

En conclusion !

Je vous conseille sans réserve « Retour au Normandy », 19,90€ pour 84 pages bien remplies, avec un récit palpitant qui vous apprend des choses sans en avoir l’air. Matthieu Teulé confirme tout le bien que je pensais de son talent d’écriture, et j’ai hâte de voir ce qu’il a en réserve pour la suite.

 

Et vous, avez-vous lu « Retour au Normandy », et qu’en avez-vous pensé ? Voudriez-vous, vous aussi, voir cette histoire adaptée au cinéma et éclairée par Matthieu-David Cournot ? J’dis ça, j’dis rien… 🙂 


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