par « Écoute mon coeur »
Roxette et moi, c’est l’histoire d’un rendez-vous manqué, définitivement.
J’ai découvert comme beaucoup de gens ce groupe de par sa participation à des bandes originales de film, à la fois sur « Pretty Woman » (car oui, j’ai vu Pretty Woman, et non, je n’ai pas l’intention de le revoir, ce n’est pas mon type de film !), et sur Super Mario Bros, le film.
Pour le premier film, c’est bien sûr « It Must Have Been Love », qui figure en bonne place, pendant le film, à un moment où les relations de couple entre les personnages de Julia Roberts et Richard Gere sont au plus mal.
Pour le second film, c’est la balade « Almost Unreal ». Le moins que je puisse en dire, c’est que cette chanson est la plus belle composante d’un film que j’ai trouvé par ailleurs totalement oubliable. Du véritable gâchis que d’accoler une chanson aussi belle sur un film pareil…
Je connaissais aussi certaines chansons comme « The Look », qui les a fait connaître internationalement.
Un groupe « américain » sympatoche
En 2016, c’est comme cela que j’aurais décrit le groupe, ce qui fera bien évidemment hurler les puristes.
Et l’ironie, c’est que je les ai redécouverts en cherchant un titre qui n’était pas d’eux !
Je me souvenais d’une balade aussi assez sympathique, tirée de la bande originale d’un film qui s’appelait « Mannequin », avec une toute jeune Kim Cattrall. Et je pensais, en toute sincérité, qu’on la devait à Roxette…
Erreur totale (« Nothing’s Gonna Stop Us Now », c’est une chanson de Starship) qui va entraîner une conséquence inattendue. À la recherche de cette chanson, j’ai écouté plusieurs titres de Roxette… et je les ai tous adorés ! Pas juste aimés, hein, a-do-rés !
Après avoir écouté dix titres, puis vingt, puis trente, puis quarante, force est de constater que je suis passé à côté de quelque chose d’important !
Chacun de mes romans a au moins une chanson de Roxette que j’ai choisi comme générique possible !
- Sister Love 1 : « I Remember You, T&A demo April, 1 1990 » : oui, je préfère de très loin la démo à la chanson finale, pour une fois !
- Dieux et Avatars, R.V. : « Bla Bla Bla Bla Bla (You Broke My Heart) (demo) : oui, encore une démo, mais la chanson finale est bien aussi
- Sister Love 2 : « I’m Sorry »
- Sister Love 3 : « Speak to Me (Bassflow Remake) »
Et Roxette, ils en sont où à l’époque ?
Ben justement, à l’arrêt, malheureusement. Quand je redécouvre leur oeuvre cette année-là, ils viennent juste de donner ce qui sera leur dernier concert… Synchronicité des plus malheureuses…
Je me renseigne, j’apprends l’histoire du groupe. Ils ne sont bien évidemment pas américains, mais suédois. C’est le deuxième groupe suédois en terme de succès mondial, derrière les indétronables Abba.
Les deux représentants du groupe sont donc Marie Fredriksson, la principale chanteuse de la plupart des titres, auxquels elle contribue quelquefois à la musique et aux parole de certaines chansons, mais le plus gros des chansons est composé par Per Gessle. Derrière eux, des musiciens suédois accomplis complètent le groupe, même si le focus médiatique se concentre sur Marie et Per.
Quand ils explosent à l’international au milieu des années 80, ce ne sont pourtant pas des débutants. Ils ont déjà connu une carrière artistique d’importance en Suède, Marie avec des albums solo qui commençaient à bien cartonner à l’époque, et Per Gessle au sein de son groupe Gyllene Tider.
2002, l’année noire
Malheureusement en 2002, Marie tombe gravement malade. Elle est atteinte d’une tumeur au cerveau, et les docteurs ne lui donnent qu’un an à vivre, peut-être deux ou trois, au mieux. Elle est opérée, et conserve de graves séquelles.
Quasiment aveugle d’un oeil, elle souffre également de problèmes d’équilibre, et il est bien sûr impossible qu’elle continue à chanter.
Tout cela, et plus, on l’apprend dans la biographie de Marie, « Listen to My Heart » (« Écoute mon coeur », une référence bien sure à leur balade « Listen to Your Heart »), qui vient de paraître en anglais, après avoir connu une édition suédoise.
« Listen to My Heart »
Co-écrit avec Helena Von Zweigbergk, le livre s’ouvre au moment où Marie apprend l’existence de sa maladie, après un malaise a la fin d’un concert.
La livre revient au fil des pages sur l’enfance et la carrière de Marie, en alternance avec des chapitres sur sa maladie, et l’impact de celle-ci sur sa carrière, mais également sur sa vie de femme mariée et de mère. C’est bien entendu bouleversant, et éclairant sur ce qu’a dû subir cette chanteuse que j’ai toujours trouvé exceptionnelle de justesse, qu’elle chante une balade, ou des chansons plus légères.
Contre toute attente, Marie remontera la pente, et si elle ne retrouvera jamais complètement la puissance de sa voix d’antan, elle en conserve la justesse. Per lui fait confiance, et elle lui en est très reconnaissante, pour continuer l’aventure Roxette, à travers de nouveaux albums et des tournées. Car la scène, pour Marie, est tout ce qui l’intéresse. C’est la scène, le simple fait de chanter en public, qui la galvanise plus que tout.
Elle ne peut plus courir et sauter sur la scène comme avant, elle sera donc assise, au milieu de la scène, pieds nus car cela la fait moins souffrir. Les fans l’aident en chantant avec elles les chansons emblématiques du groupe. Per propose à Marie de chanter « It Must Have Been Love », juste eux, tous les deux sur scène, lui à la guitare acoustique, elle au chant. Elle est réticente au départ, mais accepte le challenge. Ce furent sûrement de beaux moments en concert entre eux deux.
2016, la fin du rêve
Helena, la biographe de Marie, l’accompagne lors des derniers concerts. Malheureusement, la santé de Marie recommence à décliner, et les dernières dates de la tournée sont annulées. Marie se retire dans sa maison en Suède, où elle consacre son temps notamment à la peinture, une de ses marottes.
Elle décèdera le 9 décembre 2019.
Le livre est un magnifique témoignage de sa vie, parsemée de moments magiques (il faut lire par exemple cette soirée passée chez Tina Turner, où la star ne lâche pas celle qu’elle appellera « Roxette » toute la soirée, en ignorant royalement le pauvre Per !) et tragiques. Heureusement Marie pourra compter jusqu’au bout sur son mari et ses enfants, ainsi que sur ses amis les plus proches.
C’est ce qu’on appelle une vie bien remplie ! Reposez en paix, Marie (née Gun-Marie) Fredriksson.
Et vous, appréciez-vous ce groupe également ? Dites-le moi si c’était le cas dans les commentaires !
Bordel, Norman !!!
Tu m’as fait un plaisir énorme en parlant de Roxette dans cet article !
L’un des groupes phares de ma jeunesse !
Aujourd’hui encore j’écoute régulièrement leurs albums sauf les plus récents car je les trouvais « en-dessous » (mais j’ignorais totalement les soucis de santé de Marie).
Et pour le coup, tu m’as aussi apporté de la tristesse parce que je ne savais pas du tout qu’elle était décédée ! Depuis plusieurs années en plus…
Mais un énorme merci à toi d’avoir parlé de ce groupe pour lequel j’ai une affection énorme.
Hello Ekkocentury ! Content de te voir ici !
Je n’ai malheureusement pas eu la chance de découvrir Roxette dans ma jeunesse, comme j’écris dans l’article, mieux vaut tard que jamais !
J’ai acheté pas mal de leurs albums depuis 2016. Certaines de leur démos, assez élaborées, je les trouve même meilleures que les versions finales ! Per Gessle a mis pas mal de choses à disposition. Je trouve que c’est un compositeur génial, et qui a des styles très variés. Il est assez actif sur les réseaux sociaux (Marie trouvait même que c’était trop !), et publie encore des compositions de temps en temps. Bien sûr, sans Marie ce n’est plus la même chose.
Je te conseille l’hommage qui avait été rendu en Suède à Marie, j’avais fait cet article dans le blog : https://norman-t-ray-chez-sister-love.com/concert-hommage-a-marie-fredriksson-la-chanteuse-de-roxette/ . Même sans comprendre le suédois, c’est un hommage magnifique à cette fantastique chanteuse.
Merci d’être passé !