LE SAMARITAIN avec SYLVESTER STALLONE, du super-héros… comme il ne faut pas en faire ?

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Pour une raison que j’ignore, j’ai Amazon Prime. J’ai sans doute cliqué à un moment là où il ne fallait pas. Pas grave finalement, les livraisons à vitesse lumière sont bien pratiques finalement. Mais je profite assez peu des films et séries Prime.

J’ai donc vu LE SAMARITAIN

Lors d’un dernier combat « épique » (notez les guillemets, parce qu’en vérité c’est plutôt fort peu impressionnant), Le Samaritain, le seul super-héros apparemment de cet univers, a affronté Némésis, son frère jumeau, le seul super-vilain de cet univers. Les deux personnages sont supposément morts dans une explosion. Supposément…

Des années plus tard, un jeune garçon, fan du Samaritain, se fait sauver d’un tabassage par des voyoux, grâce à un vieil homme qui envoie voler ses agresseurs bien plus loin qu’un simple mortel n’aurait pu le faire, quand bien même ce mortel aurait les traits de Sylvester Stallone… Le jeune garçon est alors convaincu d’avoir à faire au Samaritain, qui s’est caché toutes ces années.

 

Le Samaritain Stallone

C’était comment ?

Rien n’étant ou entièrement positif, ou entièrement négatif, il y a quelques bons éléments dans le film, mais au global on a à faire à une série B sans grande envergure. C’était bof.

Commençons par le positif

Stallone. Bon sang, Stallone, quoi. Il apporte sa silhouette fatiguée au rôle de Joe Smith. À 70 ans, l’acteur n’a rien perdu de son charisme. Ne nous y trompons pas, si nous nous souviendrons demain de ce film, c’est uniquement grâce à sa présence. À l’âge où beaucoup prennent leur retraite, il inonde l’écran de sa présence. On l’aime, ce personnage, parce que c’est Stallone qu’on voit vieillir à l’écran, et que nom d’un chien, on l’aime d’amour cet acteur. Ça fait à la fois mal de le voir un peu diminué, mais ça fait du bien de voir qu’il a encore de très beaux restes.

Et nous vous y trompez pas, beaucoup des spectateurs qui trouveront des qualités à ce film le feront uniquement parce que Stallone incarne le personnage principal.

Également dans le positif, le boulot incroyable des cascadeurs du film. Ceux-ci encaissent sans broncher les pires coups dans la tronche, et offrent des chorégraphies lêchées dans le domaine de la prise de gnons. Certains impacts sont réellement impressionnants à l’écran, et un gros travail a été effectué sur les cascades.

C’est bien tout pour le positif.

Parlons du reste alors

La réalisation est bas de gamme, tout comme la musique. La photographie est oubliable, mais ce n’est pas le pire. Le pire est le scénario.

Tout d’abord, nous n’avons que la narration de début qui nous renseigne sur les relations entre le Samaritain et Némésis. On ne saura jamais vraiment ce qui anime ces deux personnages du passé, les seuls flashbacks retraçant uniquement leur ultime combat. On croit comprendre que l’un oeuvre pour le « bien », l’autre pour « le mal », alors qu’une des leçons apparentes du film est que le bien et le mal coexistent au sein de tout être humain.

Des exploits du Samaritain, on ne sait pas grand-chose sinon de rares coupures de presse. Des méfaits de Némésis, on en sait encore moins.

Quand on commence à noter toutes les références, quelque chose ne vas pas

Le film rappelle énormément de films meilleurs que lui. L’intrigue de base fait pense à « Last Action Hero », à ceci près que les exploits de Jack Slater, on les voit à l’écran. Il y a aussi des passages qui font penser à « Fenêtre sur Cour », le petit garçon espionnant Joe Smith avec ses jumelles dans l’immeuble d’en face. Les méchants finiront par faire irruption dans l’appartement du supposé « Samaritain », défonçant des meubles à la mitraillette. Et les seuls qui regarderont à la fenêtre, dans l’immeuble d’en face, sont le garçon et sa maman. Pratique.

Les facilités scénaristiques se multiplient. J’avais réalisé en écrivant mes romans de super-héros « Sister Love » qu’un des pouvoirs les plus utiles pour un super-héros, ce sont ceux de déplacement. Autrement il faut bien trouver des raisons pour que l’action se passe dans un périmètre réduit, voir dans un pâté de maisons, comme c’est le cas ici.

Le contexte, y en a pas

La ville, parlons-en, Granite City. Elle est peu définie. Dans une scène, il suffit qu’un homme porte le masque et le marteau de Némésis pour provoquer un soulèvement parmi la population pauvre de la ville (une quinzaine de figurants qui s’attaque sûrement à de multiples reprises à la même voiture incendiée, grâce à la magie du montage). Cet aspect aurait gagné à être développé, par exemple en démontrant la corruption des responsables de la ville, et leur abandon face à la pauvreté galopante. Rien de tout cela ici.

Rien non plus n’explique pourquoi ce voyou ordinaire (en surjeu total) est aussi compétent dans le maniement du marteau de Némésis, alors même qu’il n’a pas la super-force du super-vilain. Est-ce que le marteau lui confère une force accrue ? Mystère, rien ne l’indique. Son repère fait plus penser à celui du gang des Foot dans le premier film des Tortues Ninja (avec billard intégré) qu’à celui d’un caïd de la pègre.

Comment reconnait-on l’entrée en scène des vilains ? Ils font comme les méchants dans « Condorman », ils ont des voitures uniformément peintes en noir (ou plutôt en gris foncé sale, une peinture mat absolument immonde), et la musique vous fait bien comprendre qu’ils sont vraiment trop méchants. Subtilité zéro.

El famoso Twist

Le twist final, on l’a bien souvent deviné dès le début, mais j’ai douté, parce qu’il ne faisait aucun sens en regard des agissements actuels de Joe Smith, vu que rien n’est développé sur sa relation avec son frère, et avec le monde en général. Il ne fait toujours aucun sens, après la vision du film. Au moins on nous épargne une scène post-générique.

Et parlons un moment de la crédibilité de certaines situations. Le final se passe dans un immeuble en flammes, un immense brasier, pendant de très, trop longues minutes. Personne ne transpire, personne n’est incommodé par la fumée. C’est paradoxalement dans un contexte super-héroïque que ce genre de détail a son importance. On a déjà le sentiment d’irréalité d’avoir à faire à un super-héros, il faut que le monde qui l’entoure soit d’autant plus crédible, ce qui n’est clairement pas le cas ici.

Quid des pouvoirs du héros ?

Parlons enfin de ce qui est important tout de même dans un film de super-héros, les pouvoirs du héros lui-même. Ils sont malheureusement banals, super-résistance, super-force, super-saut (énoncé dans un dialogue et jamais montré). Et c’est tout. On peut difficilement faire plus générique. Seule « originalité », il se soigne lui-même, mais cela provoque une surchauffe qui peut provoquer un arrêt cardiaque si celle-ci n’est pas contrée par un contact avec de l’eau. « Originalité » peut être mise entre guillemets quand on se rappelle d’Universal Soldier.

Une seule punch-line à la Schwarzenegger à noter : « Have a Blast ».

En conclusion

Ce n’est pas bon, mais je veux quand même aimer le film, juste pour Sylvester Stallone. Combien de films a-t-il encore à nous fournir ? Je veux aimer le Samaritain, juste pour lui, parce qu’on l’aime le Sly. 5/10, pour Sly.

 

Et vous, avez-vous vu Le « Samaritain », et qu’en avez-vous pensé ? Dites-le moi en commentaires !


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