Le retour du Superman que j’aime !
Bon ben, ça y est, j’ai vu Superman. Ou plutôt, j’ai REVU le Superman que j’aime, le Superman humain et pas demi-dieu. Il était temps, parce que le dernier était celui de la série Lois & Clark, ça commençait à dater. Bon, par contre, oui, c’est appuyé au marteau-pilon, sans aucune subtilité.
Alors oui, il y eu d’autres incarnations de Superman depuis Lois et Clark. Je n’ai pas suivi Smallville, je ne supporte pas les séries avec des ados, c’est ma kryptonite personnelle, et je n’ai pas vu la dernière série de la chaîne CW.
Man of Steel est moralement et émotionnellement défaillant, comme beaucoup des films de Zach Snyder, qui reste cependant un esthète exceptionnel au niveau de la qualité des ses images.
Superman Returns a un postulat de base absolument idiot et des péripéties crétines (Superman part pour un voyage de plusieurs années sans prendre cinq minutes pour en parler, Lois commet une effraction alors qu’elle est avec son fils en bas âge, le plan de Lex est débile (qui voudra vivre sur un continent en roche en expansion constante ?), le personnage le plus héroïque est le petit ami de Lois…).
Bref, même avec tous ses défauts, Superman Returns reste pour moi un film Superman acceptable, mais pas Man of Steel.
Un message de Krypton ambigu
Une des plus grosses critiques que je vois sur le net est ce fameux message laissé par les véritables parents de Kal-El / Superman. La première partie semble emplie de bienveillance, la seconde, découverte par Lex Luthor, précise que Kal-El aurait été envoyé sur Terre pour la diriger et répandre ses gênes.
Étant donné que cela ne change rien à la nature profonde de Kal-El/Clark, je vois mal en quoi cela serait un souci.
À la fin, Superman/Clark semble embrasser sa famille humaine. La rejetait-il avant ? Sa mère mentionne qu’il ne vient plus les voir. Est-ce parce qu’il privilégiait alors son côté kryptonien ? Avait-il honte de leur simplicité apparente, très appuyée ? Cela n’est jamais précisé.
Une histoire un peu confuse
L’histoire elle-même est trop dense, et manque d’un fil central discernable. Ce n’est pas le conflit géo-politique, esquissé mais jamais vraiment traité, ce n’est pas non plus la perception-girouette du public de Superman, pilotée par des singes trolls d’internet (là encore, la subtilité est priée de quitter la salle, mais j’avoue, c’était drôle).
Car la composante qui manque cruellement au film, c’est :
Le gouvernement des États-Unis ?
Évoqué mais au fond jamais présent. Trop risqué, trop polarisant ?
Le Justice Gang est financé par des fonds privés, et c’est Lexcorp qui gère les super-prisons (avec l’assentiment de l’éxécutif qui regarde ailleurs ?). Rick Flagg est bien là, mais il se tourne les pouces pendant tout le film.
Et pourquoi le Justice Gang change d’avis et intervient dans le conflit final ? Il manque clairement une transition. Si on veut de la maturité, il vaut mieux l’assumer jusqu’au bout. Là on n’effleure même pas la surface.
Des acteurs au top
Là où l’on ne prendra pas le film en défaut, c’est sur le choix de ses acteurs, tous impeccables. Pas de fausse note en ce qui me concerne au niveau des personnages principaux et secondaires.
David Corenswet est un excellent Superman, et on aurait voulu voir un peu plus de son Clark Kent, toujours le parent pauvre des films post-Reeve, comme si le véritable défi des films Superman était finalement d’arriver à suivre le Clark Kent de Christopher Reeve, et non plus son Superman.
Rachel Brosnahan a dans le rôle de Lois Lane un peu la qualité qu’avait Margot Kidder, à savoir une beauté finalement pas si évidente (ce n’est pas une bimbo), mais également une personnalité intense. Ses scènes avec David Corenswet fonctionnent très bien.
Nicholas Hoult est glaçant en Lex Luthor, mais il n’est pas aidé par un scénario qui fait des motivations de son personnage les plus puériles du monde…
Nathan Fillion n’a pas assez d’espace en Guy Gardner. À part insister sur le nom de l’équipe, on ne comprend pas vraiment son personnage, et non, il ne montre pas assez l’arrogance du personnage original. On est sur du « light Gardner ».
Même chose pour Metamorpho (Element Man en français ?), le personnage est trop peu développé et simpliste. Quelle peut être sa motivation pour retarder ce qui se passe juste un peu plus tard dans le film ?
Ultraman, que celui qui n’avait pas compris depuis le début du film qui il était sous le masque lève le doigt… Personne ? C’est bien ce que je pensais. Une fausse bonne idée.
Mais les deux VRAIES bonnes surprises du film sont pour moi Mister Terrific et Krypto. Le premier a de très loin la meilleure scène de combat du film, et le chien vole la vedette de toutes les scènes dans lesquelles il apparaît, et celles-ci sont heureusement assez nombreuses.
En bref…
Le film est généreux, trop parfois, et offre une vision de Superman enfin conforme à ma vision du personnage, un sauveur, une inspiration, et un personnage au fond très humain, et qui se soucie de tous. Un bon 7/10 en ce qui me concerne.
Par contre, la musique est vraiment à ch…
Et vous, avez-vous aimé cette itération de Superman ? Dites-le moi en commentaire !
Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié le film. Certes pas dénué de défaut mais il porte en lui la principale des qualités, montrer en quoi consiste l’essence primordiale du personnage : la bonté.
C’est montré et re-montré, dit et re-dit dans le film mais je pense qu’aujourd’hui, le public est habitué aux héros cyniques et associe effectivement la gentillesse et la bienveillance à de la niaiserie.
Je ne sais plus si ce sont les termes exacts mais cette phrase « Être gentil, c’est peut-être ça, le vrai punk rock. », ça résume tellement bien les choses.
Dans la vraie vie, quand on se montre attentionné, gentil, serviable, on se prend souvent des « claques » et on n’inspire pas le respect. Et constater que c’est une réalité que vit également un Superman, ça m’a semblé être une approche réaliste des rapports humains.
J’avais personnellement besoin de retrouver sur grand écran un personnage qui portait haut ses valeurs. Voir Superman prendre 2 secondes pour sauver un écureuil, ce serait ridicule ? Niais ? Je trouve ça triste que l’on puisse aborder les choses ainsi (mais bon, étant végétarien et antispéciste, j’arrive en salle avec mes a priori et partis pris forcément ^^)
Enfin bref, ce film, ce personnage, ce message m’ont fait du bien.
Ce n’est pas un oiseau, ce n’est pas un avion, c’est un mec gentil qui fait de son mieux pour tout le monde
A mes yeux, Superman brille à nouveau.
Merci pour ton commentaire, effectivement cet aspect est très, très rafraichissant. Enfin, on retrouve ce héros qui sauve tout ce qu’il peut sauver, ce que l’on n’avait pas vu depuis très longtemps au cinéma.
J’ai même été dire dans les commentaires du dernier live d’Isma que, ô hérésie, c’est ce qui me fait préférer la version Joss Whedon de Justice League à la Snyder’s cut. Revoir ces quelques moments avec un Superman plus solaire m’avait fait le plus grand bien, en dépit de l’aspect « monstre de Frankenstein » de l’ensemble. Whedon a surtout retravaillé Superman dans sa version.