TARZAN par Joe Kubert, chef d’oeuvre d’adaptation !

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Je l’avouerais sans ambage, Joe Kubert et moi, ça faisait deux jusqu’à présent. Son dessin était brut, viscéral, et me donnait l’impression d’être maladroit et « pas fini ». Je connaissais la réputation flatteuse du monsieur, et le fait qu’il ait formé pas mal d’artistes de comics dans son école d’art, dont ses fils, Adam et Andy. Je le classais donc dans ces artistes objectivement géniaux paraissait-il, mais qui m’indifféraient profondément au final.

Mais bon, il fallait juste que je tombe sur la bonne bande dessinée pour changer d’avis. Et cette bande dessinée, c’est le Tarzan qui vient de sortir chez Délirium : grand format, presque 300 pages, papier de grande qualité et couleur magnifiques (et pas cette purée digitale qui enlaidit les comics modernes).

Le VRAI Tarzan, ou le plus proche que vous pourrez trouver !

J’ai écrit dans un autre message que l’on ne connaissait pas le « vrai » Tarzan si on n’avait pas lu le premier roman d’Edgar Rice Burroughs. Cela reste vrai, mais il y a maintenant un autre point d’entrée idéal, c’est l’adaptation qu’en a fait en 1972 Monsieur Joe Kubert dans les quatre premiers épisodes de cette anthologie volume 1 (il y en aura 2). C’est bien simple, on y trouve quasiment TOUT le roman, toutes les péripéties, toutes les nuances, tous les dilemmes, toutes les tragédies (et même des allusions à Jungle Tales of Tarzan, le recueil de nouvelles prenant place durant la jeunesse de Tarzan). En 4 épisodes.

Un pur chef d’oeuvre d’adaptation, et un cri d’amour manifeste à l’oeuvre de Burroughs. Que manque-t-il ? Pas grand chose, le personnage de Monsieur Philander, qui argumente Histoire en pleine jungle avec le père de Jane, alors qu’un lion pas loin en ferait bien son déjeuner, ou encore l’incendie monstre qui menace Jane quand Tarzan la rejoint en Angleterre. Absent également le fait que le cousin de Tarzan récupère le télégramme qui établissait sans ambiguité le noble lignage de Tarzan, et que ce dernier choisira de ne pas revendiquer. Voilà, ce sont les seules différences notables que j’ai repérées !

Le style de Kubert est souvent minimaliste, quelquefois réduit à des figures batonnets sur fond coloré, mais il fonctionne parfaitement pour moi dans le contexte. De façon assez surprenante, deux des histoires du recueil mêlent son style à celui de Burne Hogarth, et de Hal Foster ! Le contraste est saisissant, surtout avec Hogarth.

Un livre chaudement recommandé donc (35€ à prix normal), traduit par deux spécialistes qu’on a plutôt l’habitude de retrouver oeuvrant sur Robert E. Howard, François Truchaud pour les bandes dessinées et Patrice Louinet pour les textes signés par Kubert lui-même, qui avait supervisé l’édition americaine de chez Dark Horse en 2006, lui-même étant décédé en 2012.

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