ALAN MOORE et FRANK MILLER ! 30 jours, mes 30 références geek 20/30

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J’adore ces mecs, je hais ces mecs.

En gros, pour commencer, Alan Moore est, toujours de nos jours, un authentique génie. J’aurai beau utiliser les mêmes mots, je ne serai jamais Alan Moore, pas plus que je ne serai Robert E. Howard. Il a une façon réellement unique de raconter ces histoires, un talent irrésistible. Frank Miller est clairement pour moi un cran en dessous, il n’empêche pas moins qu’il a été un des artistes les plus influents de sa génération.

C’est là que le bât blesse.

Quand on dit que Watchmen et Dark Knight sont LES comics à lire quand on veut s’intéresser aux super-héros, j’ai le sang qui se met à bouillir…

Watchmen Dark Knight
Les belles éditions Zenda des Gardiens (Watchmen en 6 volumes, couvertures inédites de Dave Gibbons) et Dark Knight (4 volumes)

Les exceptions qui confirmaient la règle

Ce qui fait justement la force de Watchmen et de Dark Knight, c’est justement que ce ne sont PAS des comics de super-héros, ce sont des PERVERSIONS du concept de super-héros.

Alan Moore ne comprend pas les super-héros. Pour lui, ce sont des trucs pour gamins. Quand il fait une interview récente dans laquelle il fustige le goût des spectateurs pour les films de super-héros, les commentateurs lui reprochent de cracher dans la soupe. Mais c’est ce qu’il a TOUJOURS pensé, et c’est même toute la raison d’être de Watchmen !

Un exemple ici : Alan Moore Rare Interview: “Superhero Movies Have Blighted Culture” – Deadline

Les « héros » de Watchmen sont impuissants, au propre comme au figuré. Peu importe leurs pouvoirs, ils n’accomplissent finalement rien dans les douze numéros que compte la saga. S’ils veulent d’envoyer en l’air, ils doivent mettre leurs costumes. Malgré leurs efforts, le « méchant » arrivera à ses fins. Soit l’inverse absolu d’un comics de super-héros.

Dark Knight est plus insidieux. Si DC Comics avait empêché Alan Moore d’employer les héros Charlton Comics (Captain Atom, Blue Beetle, Black Canary, La Question…) pour son Watchmen, ils autorisent Frank Miller à proposer une version ultra-violente de leur Batman, située dans le futur, accompagnée d’une version dégénérée de Superman au passage, réduit ici à un simple instrument du gouvernement.

Aussi bien Watchmen que Dark Knight sont indéniablement brillant, et je les adorent pour ce qu’ils sont : des exceptions !

La dégénérescence du héros

Le but d’Alan Moore était simple, faire passer les comics à l’âge adulte. Il a réussi, en partie, et échoué, car tout le monde n’est pas Alan Moore, loin d’en faut.

D’exceptions, ces bandes dessinées subversives sont soudainement devenu ce vers quoi tendre pour beaucoup de créateurs. Le succès impressionnant de ces deux titres ont renforcé l’idée chez les éditeurs qu’un public adulte pouvait acheter en masse du comic-book, qui était plus traditionnellement destiné aux populations à moindre pouvoir d’achat, dont les enfants et adolescents.

Aujourd’hui, ce public n’a plus de point d’entrée dans le monde des comics. Si, des collections qui lui sont destinées spécifiquement, alors qu’auparavant, n’importe qui pouvait lire du comic book, des enfants aux adultes. J’ai passé l’adolescence depuis un certain temps maintenant, et je lis du comics… du passé. De nos jours, difficile de feuilleter des titres récents sans y trouver du sang à un moment donné.

Le problème est que la violence dans Watchmen et Dark Knight servait un propos, elle n’était pas gratuite comme c’est le cas actuellement dans beaucoup de comic books.

Les auteurs les plus retors inventent leurs propres versions des héros « classiques » pour les pervertir à loisir, comme dans The Boys, Invincible, Authority, ou Brightburn au cinéma. Mais certains spectateurs sont visiblement prêts à accepter un Superman qui brise le cou de son ennemi (tout en laissant crever son propre père, en le regardant mourir les bras croisés), et un Batman qui dézingue du bandit à la mitrailleuse. Pour moi Snyder n’a rien compris non plus.

Innocence et super-héros

Tout cela pour dire qu’un certain degré d’innocence est une des qualités que je recherche dans mes super-héros. Ces personnages sont les seuls qui n’auront sans doute jamais aucun équivalent sur notre planète. Ils parmi sont les rares qui n’existeront que dans notre imagination. Sans aimer pour autant la naïveté extrême des vieux comics DC des années 50, il y a un juste milieu qui existe, comme les X-Men de la grande époque de Chris Claremont.

Je pense qu’aussi bien Watchmen que Dark Knight sont indénialement géniaux et brillants, mais qu’ils donnent une fausse idée de ce que sont, ou devraient être, les comics de super-héros.

 

Suis-je le seul à penser ainsi ? Possible. Dites-le moi en commentaire !


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