CONAN et moi

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Comment ai-je connu le personnage de Conan, dit le barbare ? Probablement par les publicités pour les bandes dessinées parues dans les magazines des éditions LUG consacrés aux super-héros. Lug faisait paraître en grand format des aventures du barbare, même si je ne me rappelle pas en avoir acheté à ce moment-là.

En fait je ne suis tombé réellement amoureux du monde de Conan que par les romans, qui paraissaient aux éditions J’ai Lu, le premier étant intitulé tout simplement « Conan », avec une couverture magnifique de Frank Frazetta. J’ai poursuivi avec tous les romans de la série que j’ai pu trouver. Il me faudra d’ailleurs, à mon grand désespoir, attendre des années pour enfin trouver le second de la série, « Conan le Cimmérien », qui devait être à l’époque en rupture de stock !

Déjà il m’apparaissait clairement, même de façon inconsciente, que les romans signés par Robert E. Howard lui-même étaient infiniment supérieurs aux ersatz commis par Lyon Sprague de Camp et Lin Carter. Pire, beaucoup des nouvelles étaient des « collaborations posthumes », sans qu’on puisse déterminer au premier abord qui avait écrit quoi. Je me disais que Howard n’avait pas dû écrire grand-chose durant sa vie pour que ses textes aient tellement besoin d’être étoffés !

Bien sûr j’étais à des années-lumière de la vérité, et je découvris plus tard que Howard était un auteur des plus prolifiques. Un ami, plus fan de Lovecraft que de Howard, me fit découvrir les textes de ce dernier, qui avaient été traduits pour les Editions Néo par mon nouveau héros, François Truchaud. Ses nouvelles d’épouvante étaient tout aussi incroyables, de même que ses romans historiques. Je pus découvrir à cette occasion les exploits du prototype à bien des égards de Conan, Kull le roi barbare. Et là, au moins, c’était du pur Howard !

Puis vinrent les bandes dessinées, grâce à la parution de Super Conan, une revue mensuelle éditée par les éditions Mon Journal. Elle proposait un épisode (quelquefois découpé sur plusieurs numéros pour des raisons de longueur) de Savage Sword of Conan, ainsi que la série Conan the Barbarian en couleurs. Je pus enfin découvrir le trait de John Buscema et de ces encreurs extraordinaires tels que Ernie Chua (Chan) et Tony deZuniga (fortement décriés par les puristes de Buscema, qui trouvent que leur style noyait les crayonnés de l’artiste). De plus la revue établissait un dialogue permanent avec ses lecteurs, via une rubrique courrier ainsi que par la publication de dessins de fans, et proposait des articles sur les histoires de Conan. Ce fut, de très loin, la meilleure publication sur Conan en France à mon goût, et ce malgré les tentatives suivantes de Semic/Panini, qui ne durèrent pas.

Une collection en poche me permit également de découvrir le travail extraordinaire de Barry Windsor Smith sur les tous premiers Conan the Barbarian, tout en finesse et classe.

Enfin, ce panorama ne serait pas tout à fait complet si je ne mentionnais les films. J’étais un peu jeune pour pouvoir voir en salle Conan le Barbare avec Arnold Schwarzenegger, mais je me rappelle clairement essayant de distinguer au travers des images en crypté de Canal+ les scènes les plus croustillantes, dont certaines qui montraient des couples qui ne se contentaient pas de jouer aux cartes.

Cerise sur le gâteau et non des moindres, la parution récente, grâce aux efforts de Patrice Louinet, des textes originaux de Robert E. Howard, tels qu’ils les avaient écrits à l’époque, sans aucun rajout, y compris quand le récit ne comportait que quelques lignes. Un véritable bonheur en trois volumes, en français et en anglais.

Tout ceci nous amène donc à l’événement qui me fait écrire ces souvenirs, le jeu de plateau de Frédéric Henry et Adrian Smith, Conan, qui va sortir chez la société créée pour l’occasion, Monolith, qu’on espère voir battre des records sur Kickstarter. Pour tout vous dire, Fred Henry a révélé qu’il avait commencé à travailler avec la société BBE sur la création d’un jeu de rôle sur Conan, mais qu’une société américaine avait entretemps acheté les droits. Apparemment, un partenariat ne serait pas à exclure entre cette société et Monolith. A suivre, mais cela ne peut qu’augurer du meilleur pour l’avenir du Barbare le plus célèbre au monde dans le domaine du jeu !

jailucn


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