Rétro-visionnage : TARZAN ET SA COMPAGNE, TARZAN S’ÉVADE

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Il est de ces suites qui surpassent les originaux. C’est le cas de Tarzan et sa compagne. Sous ce titre un peu « fleur bleue » se cache un film tout bonnement épique !

Nous sommes un an après Tarzan l’homme-singe. Harry Holt le chasseur a rasé sa moustache mais pas oublié le cimetière des éléphants qui se trouve sur l’Escarpement de Mutia, l’endroit difficilement accessible sur lequel vivent maintenant Tarzan et Jane. Il entreprend de monter une expédition avec l’aide d’un de ses amis, Martin, un coureur de jupons invétéré, qui s’avèrera également un partenaire sans scrupules. Holt de son côté n’a pas oublié Jane, il en est tombé amoureux et espère bien, à l’aide de robes et de parfums, la rendre suffisamment nostalgique de la civilisation pour la forcer à quitter Tarzan.

Un film étonnant, qui a bien des égards joue la surenchère par rapport au premier, mais sans oublier ce qui en faisait le charme. La seconde expédition de Holt s’avère encore plus jonchée de dangers que la précédente. Si les hippopotames le laissent tranquille cette fois-ci, il doit affronter une tribu entière, les Gabonis, avant de se faire caillasser par les hommes-singes de Tarzan avant même de mettre le pied sur l’Escarpement ! Et une fois arrivés, il s’aperçoit qu’il avait oublié un léger détail… demander son avis à Tarzan quant à la profanation du cimetière des éléphants. Celui-ci appuiera son refus par la convocation de sans doute pas moins d’une centaine d’éléphants ! L’Escarpement semble recouvrir un large territoire… Quant au final, proprement apocalyptique, il oppose hommes-singes et membres de la tribu des mangeurs de lion dans les arbres, et au sol, un troupeau de lions et de lionnes face aux survivants de l’expédition, appuyés par des éléphants !

Jane se montre déterminée dans le film, et résolument capable de prendre soin d’elle-même, un fusil à la main, ou encore en faisant du feu en quelques secondes avec deux bouts de bois ! Elle a appris à se déplacer comme Tarzan, et a même sa propre version de son célèbre cri ! Sexy comme jamais, elle arbore un bikini du plus bel effet, et lors d’un ballet sous-marin en compagnie de son Tarzan, porte… rien du tout ! La fameuse scène aquatique avait été tournée à l’époque en trois versions, non pas avec Maureen O’Sullivan, mais avec une doublure, elle aussi nageuse olympique, tout comme Johnny Weissmuller. Une version avec le deux-pièces, une sans le haut, et une complètement nue ! Ainsi, raisonnait la MGM, étant donné que chaque état et chaque pays avait ses propres législations, tous seraient en mesure de choisir la version qui leur conviendrait. La séquence sera finalement totalement coupée au montage, une ligue catholique pour la décence s’y étant fermement opposé ! Il faudra attendre 1990 pour que la séquence en nu intégral soit retrouvée dans les archives de la MGM, et finalement intégrée au film.

L’érotisme du film entrainera les foudres de la censure, et dès le film suivent de 1936, Tarzan s’évade, Jane portera un costume une pièce. Parlons-en, tiens, de Tarzan s’évade. Crédité à Richard Thorpe, qui tournera plusieurs films de la série avant de signer des classiques tels que la version de 1952 du Prisonnier de Zenda, Ivanhoé et Les Chevaliers de la table ronde, le film ne se gêne pas pour reprendre des séquences entières des deux films précédents. Tarzan chasse le gnou comme dans le premier film, Cheetah doit échapper aux mêmes animaux, les Gabonis du second film reprennent du service ainsi que le crocodile qu’y combat Tarzan ! L’intrigue : une cousine de Jane doit lui demander de regagner Londres car un membre de sa famille lui a laissé un héritage. Pour rejoindre Jane, elle doit faire appel à un chasseur, qui lui, n’espère que capturer Tarzan pour l’exhiber partout dans le monde… Tarzan doit faire face à sa plus grande peur, que Jane s’en aille pour ne plus revenir. Jane, elle, tient apparemment à ce que Tarzan reste loin de la civilisation, elle a peur qu’il n’y soit qu’une bête curieuse, et qu’il y perde son innocence. Peu de nouveautés dans cet opus, mis à part la bête noire des fans purs et durs d’Edgar Rice Burroughs : la maison dans les arbres y fait sa première apparition ! Equipée de l’équivalent de tout le confort moderne (dont un ascenseur actionné par un éléphant) et d’un dispositif d’eau courante, elle atténue considérablement le côté sauvage de la vie de Tarzan et Jane, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pas de précision quant à savoir s’il s’agit d’une maison construite par Tarzan lui-même, ou bien si c’est la maison de ses parents, on sait juste que Jane s’est occupée de concevoir la cuisine ! Autant dire que l’image féministe en diable de Jane Parker en prend un coup ! Les hommes en costume de gorille disparaissent, ne laissant plus que Cheetah en seule représentante de leur espèce. Bref, l’Escarpement paraît bien dépeuplé dans cette suite tournée à l’économie, mais qui reste agréable.

T2


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