Je suis tombé fou amoureux de Star Trek à travers les films. On peut même dire que c’était un heureux accident.
Déjà parce qu’une chaîne de télévision française a diffusé les films. Cela n’allait pas de soi, car la série, on ne l’a quasiment pas vue en France, et elle n’y a jamais été populaire de toute façon. Mais elle fait partie du catalogue de la nouvelle chaîne « La Cinq » possédée par Silvio Berlusconi, le mogul italien qui débarquait en France à grands coups de millions, démarchant notamment les stars les plus en vue des chaînes concurrentes !
Parmi les films annoncés lors de la cérémonie d’ouverture, Star Trek 1 et 2 ! Cela montrait clairement une méconnaissance profonde du public français, car c’était à peu près la dernière chose qui pouvait les intéresser !
Star Trek, je connaissais déjà, un peu…
Je ne me souviens pas avoir découvert Star Trek lors de sa diffusion le dimanche en début d’après-midi sur TF1, mais j’avais vu certains épisodes. Pour une raison, l’épisode que je revoyais sans cesse était « Amibe », où l’équipage du vaisseau affronte une amibe géante ! Un excellent épisode d’ailleurs, qui montre particulièrement bien la relation triangulaire entre Kirk, Spock et McCoy.
C’était sympa, mais sans plus…
Je n’étais pas préparé !
Au moment de la diffusion de Star Trek le film sur la Cinq, pour remplir leur grille de programme, les films étaient multi-diffusés plusieurs fois sur la chaîne, en journée et en soirée. La réception dans les premiers jours de la Cinq (et de la sixième chaîne) était problématique. Il y avait un grésillement permanent au niveau du son, et des rayures sur l’image. Inutile de dire que les conditions de visionnage étaient tout sauf excellentes.
Et j’étais malade. Et dégoûté. Parce que j’avais attrapé la grippe, et j’étais alité, pendant que ma classe faisait un voyage scolaire sur les plages de Normandie.
Et là, le choc d’une vie. Tout d’abord, la musique somptueuse de Jerry Goldsmith ! Ensuite, la classe de la réalisation, la dignité des jeux d’acteur ! Le ballet autour de l’Enterprise reste une séquence incroyable, un régal musical.
Certains trouvent le film froid et sans émotion, j’ai trouvé l’exact inverse. Les émotions sont larvées et non dites, mais elles sont bien là. Que ce soit dans la volonté de Kirk de faire bonne figure alors qu’il est clairement dépassé, dans l’attitude de Spock qui refuse ses émotions, avant de finalement les accepter, tout est là, et me parlait beaucoup.
Les séquences d’effets spéciaux sont toujours superbes. C’est un « trip », on n’est jamais vraiment sûr de ce qu’on y voit, et encore une fois, Jerry Goldsmith compose une partition juste inoubliable. Aussi bien lui que Douglas Trumbull, responsable des effets, devraient être co-réalisateur aux côtés du vétéran Robert Wise.
Le jour où je retombai amoureux
Ça, c’était pour Star Trek le film. Une ou deux semaines plus tard était diffusé Star Trek 2 : La Colère de Khan. Je me disais qu’il n’y avait aucune chance que je l’apprécie autant que le premier. J’avais tort, car il était encore meilleur !
Tout comme chaque nouveau film de Star Wars est comparé à l’Empire Contre-Attaque, La Colère de Khan est le mètre-étalon des films Star Trek, un chef d’œuvre insurpassable. Nicholas Meyer, réalisateur et scénariste, a accompli un véritable miracle, et il restera attaché de près ou de loin aux meilleurs films de la série, à savoir Star Trek 4 (scénariste pour les parties à San Francisco) et 6 (réalisateur à nouveau).
Cette histoire de vengeance, suite d’un épisode de la série originale, est menée de main de maître, alors que les adversaires ne seront même jamais dans la même pièce ! Encore une fois, une musique exceptionnelle, cette fois signée James Horner, qui était alors proche de ses débuts en composition de film. Mais même à ses débuts, il n’était pas contre se plagier lui-même, comme le montrera sa partition décevante pour Star Trek 3…
Par contre, ce fut assez compliqué de voir les autres…
Je voulais aller voir Star Trek 3 : à la recherche de Spock au cinéma, mais dans ma région il ne resta qu’une semaine à l’affiche… Je dus me contenter de la bande dessinée, sortie chez Arédit, pour assister à la résurrection de Spock. Une note amusante sur Star Trek 3, quelqu’un à TF1, dans un effort pour apparemment promouvoir la nouvelle attraction Space Mountain à Disneyland Paris, a décidé de programmer un dimanche soir A la recherche de Spock, j’imagine simplement parce que c’était un film se passant dans l’espace… Ils n’avaient bien sûr pas diffusé Star Trek 2 avant, alors que ce sont des films complètement liés. Inutile de dire que le film fit un bide au niveau des audiences…
Star Trek 4 mit deux ans à sortir en France. Cette fois, je ne me fis pas avoir, et j’y allai la première semaine, au cinéma de Poissy, la veille de mon examen oral de français pour le passage du Bac. Je fus immensément diverti par ce film drôle et attachant, réalisé comme le précédent par Monsieur Spock en personne, Leonard Nimoy, qui eut une petite carrière de réalisateur, notamment en filmant le remake du film français Trois Hommes et un Couffin.
Star Trek 5 ne sortit jamais en salle, je compris pourquoi en le découvrant en vidéo…
Fort heureusement, Star Trek 6, lui, sortit en salles. J’étais dans la salle à la première séance du cinéma du forum des Halles ce jour-là. Ce fut un triomphe absolu, un magnifique film pour dire adieu à l’équipage original de l’Enterprise. J’avoue, j’ai pleuré en voyant les signatures des acteurs à la fin. Et une musique magnifique signée Cliff Eidelman, la troisième meilleure pour moi de la série de films.
Ce n’était pas tout à fait fini cependant…
Il restait un ultime chapitre pour le capitaine Kirk visiblement. Star Trek Generations réunit à l’écran James T. Kirk et Jean-Luc Picard de Star Trek la Nouvelle Génération, pour un film très bancal, mais que je trouve assez attachant, peut-être même à cause de ses faiblesses. Je n’en voudrais cependant pas à ceux qui préfèreront oublier ce chapitre.
Le suite, vite fait. Star Trek Premier Contact est un très bon film, et même surprenant par moments.
Pour Star Trek Insurrection, mon fan-club a réussi à nous faire rentrer à l’avant-première. Nous sommes réunis en uniformes derrière Alain Carrazé, qui présente le film au public, et nous assistons à la projection d’un film esthétiquement intéressant, mais décevant au niveau réalisation. Et pourtant il est dû, comme Premier Contact, à Jonathan Frakes, lequel cramera sa carrière naissante de réalisateur avec des films comme Clockstoppers et Thunderbirds, une adaptation ratée de la série mythique de marionnettes de Jerry et Sylvia Anderson.
Passons sous silence Star Trek Nemesis, qui, de par sa nullité, coulera la franchise cinéma, jusqu’à la nouvelle version de 2009 signée J.J. Abrams, qui semble incapable de faire plus d’un bon film dans une franchise, comme il le prouvera avec Star Wars le Réveil de la Force. Star Trek Into Darkness est assez désastreux, et je n’ai pas vu le troisième opus.
Et vous ? Avez-vous vu les films Star Trek et qu’en avez-vous pensé ? Dites-le moi dans les commentaires. Longue vue et prospérité.