par Au cœur de Mais « Qui Est Donc Sister Love ! » se trouve un thème qui m’est cher, à savoir le rapport entre le super-héroïsme tel qu’on peut le concevoir dans les comic-books et la recherche d’une certaine innocence. Pour moi l’un ne va pas sans l’autre. C’est pourquoi je considère comme assez vaine la recherche d’un certain « réalisme » dans les comic-books. On dira que j’ai une sensibilité très « old-school » des super-héros, ce qui sera vrai. Néanmoins, « innocence » ne signifie pas nécessairement « simplisme », et n’exclut pas à mon sens la recherche d’une certaine sophistication.
Preuve à l’appui, la série animée récente de DC consacrée à Batman: « The Brave and the Bold ». Elle allie à la fois un Batman léger et coloré que n’aurait pas renié la série Batman de 1966 (à laquelle le générique rend hommage), tout en ayant de vrais scénarios modernes et un sens du fun inégalé.
Contre-exemple avec les films Batman estampillés « Christopher Nolan ». J’apprécie les Batman qu’a réalisé Christopher Nolan, mais ceux-ci ne peuvent pousser le réalisme que jusqu’à un certain point. Dans « Batman Begins », le « réalisme » est bien forcé de s’arrêter au moment où un homme décide de s’habiller en chauve-souris. Jusqu’à ce point dans le film, rien de bien exubérant, et tout peut sembler à priori crédible. Tout à partir de là ne sera qu’un exercice d’équilibrisme de la part du cinéaste, brillantissime la plupart du temps, mais qui ne sera jamais totalement satisfaisant pour moi.
Je finirai par une citation, qui est parmi mes favorites consacrées au sujet, et qui est signée de notre regretté dessinateur Jean « Moebius » Giraud :
« Il n’y a que l’innocence qui peut sauver le super-héros de quelque chose de déplaisant et presque de fascisant. »
Elle est tirée des bonus du DVD documentaire « De Superman à Spider-Man », signé par Michel Viotte en 2001.
