Lorsque j’ai voulu acheter John Carter en vidéo, j’ai mis un point d’honneur à acheter la version la plus chère, à savoir le combo DVD-Blu Ray-Blu Ray 3D (alors que je n’ai même pas de lecteur blu-ray). Il fallait que je montre, avec mes faibles moyens, que ce film méritait mieux que le sort qui fut le sien au box-office (même si en France il fit partie de ceux qui atteignirent tout de même le million d’entrée !). Le caissier à la FNAC, au moment de payer, me dit :
« Vous savez que c’est de l’argent perdu ?
– Pas du tout, lui répondis-je, interloqué. Pourquoi vous dites ça ?
– C’est le plus gros flop de tous les temps !
– Mais c’est un excellent film !
– Vous l’avez vu en salles ?
– Oui, j’ai adoré, et vous, vous l’avez vu ?
– Non. Pas besoin. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas acheter Avatar à la place ? »
Un encaissement plus tard, je restai interdit. Ca résumait assez bien le sentiment général qui régnait à la sortie de John Carter, qui est le mieux résumé par un mot d’origine allemande : « Schadenfreude », dont la définition glanée sur Wikipédia est « joie provoquée par le malheur d’autrui ». A croire que beaucoup aimait, et même souhaitaient, l’échec de ce film. Si notre presse fut relativement raisonnable, ce fut un déchainement outre-Atlantique, avec le résultat que l’on sait. Même les informations française (vu sur M6) se firent le relai du dénominateur « plus gros flop de tous les temps », sans chercher d’ailleurs à vérifier l’information, ce qui en dit long sur l’intégrité de certains journalistes.
En effet une page Wikipédia résume assez bien la situation :
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_box_office_bombs
John Carter est certes haut dans la liste, mais ce n’est pas le pire. Après ajustements de l’inflation, il n’est même plus dans la liste. The Lone Ranger est bien parti pour faire encore moins bien, au passage, sans que cela ne fasse la moindre vague dans la presse. Pacific Rim, qui ne fait pas beaucoup mieux que John Carter proportionnellement parlant, semble néanmoins suffisamment marcher pour qu’il y ait des rumeurs de suite.
On peut donc s’interroger sur le traitement médiatique qui fut réservé à John Carter outre-Atlantique. Était-ce une volonté de « se faire » un des pontes de Pixar? Très possible. Un livre est sorti sur le sujet, John Carter et les Dieux de Hollywood. J’en parlerai bientôt. En attendant, l’objet du délit :